Le blog attristant

L'arrivée au sommet des Huangshan n'était pas l'ultime but de la journée du 2. Il fallait maintenant trouver un endroit où dormir après cette dure épreuve. Or, pendant une semaine de vacances nationales, les rues, les trains, les bus ET les hôtels sont bondés.

La Chine étant un pays où la loi de l'offre et de la demande fonctionne plus qu'à merveille, la probabilité de payer une fortune pour dormir était proche de 100%. Les tentes (2 pers) installées sur le sable du terrain de basket se louaient entre 35 et 45 euros la nuit, les chambres d'hôtel (3 étoiles uniquement) à partir de 160 euros. Un brave Chinois nous a proposé (pour 100 yuans, notre budget) des chaises dans un dortoir à un étage de l'hôtel... les matelas étant à 200 yuans...

Finalement, et après une bonne demi heure de recherches vaines, on trouve à louer les banquettes (120 sur 50cm) du salon de massage (120 sur 50cm) de l'hôtel pour 100 yuans par personne. Une affaire. Le hic: pas possible d'aller dormir avant la fermeture à 21h30, résultat; 4 heures à passer dehors. Après un thé à 7 euros dans le lobby de l'hôtel, une séance photos du coucher de soleil sur les montagnes et une partie de cartes endiablée agrémentée de nouilles minutes, on peut finalement aller se coucher à 22h30... La nuit est encore une fois très mouvementée. Perso, réveil à 3h par les ronflements d'un chinois impossible à localiser: en voulant le faire taire, j'ai réveillé les 3/4 du dortoir sans obtenir le résultat escompté (juste réussi à nous faire détester...)

Debout à 5h30, l'objectif était de prendre en photo le lever du soleil. Echec, la faute aux nuages... On commence la descente une heure plus tard après un petit déj' rudimentaire. Je suis habitué. 

La "descente" a été très difficile. D'abord parce qu'il fallait escalader 3 pics pour descendre une montagne. Le passage sur les crêtes aurait pu fournir de très belles photos s'il n'y avait pas autant de brume... 2nd problème, les groupes de Chinois montés la veille par téléphérique ont tous décidé de descendre en même temps que nous. Résultat, il m'a fallu autant d'effort pour escalader que pour doubler les groupes qui visiblement n'étaient pas du tout pressés

Après 3 heures de montée/descente (dont 2 fois 30min de sur-place), la haine des casquettes rouges, jaunes, oranges était à son paroxysme, le niveau de fatigue à son apogée. On avait ces montagnes en horreur et on aurait donné n'importe quoi pour se retrouver en bas.  

Heureusement, on a fini par trouver la vraie descente vers 10 heures. Objectif arriver en bas avant 14h, date du 2ème et dernier bus pour Nanjing. 

Objectif atteint. Arrivée au village à 12h30... Sentiment intense d'avoir accompli une épreuve insurmontable et... plus que jamais besoin d'une douche (il fallait payer 5 euros pour une douche là haut ou 3 euros en bas...). Après 2 jours là haut, on était sales, fatigués, et pauvres. 

Retour à la maison à 19h30, après 4h40 de bus (au lieu de 6 annoncées). Le chauffeur (pour qui la droite et la gauche de la chaussée devaient être des concepts relativement flous et inutiles) a du suivre un entraînement chez Maclaren. M'en fout, ça vaut le coup de risquer sa vie pour prendre une douche et dormir 2 heures plus tôt après avoir fait les Huangshan...

Le bilan de cette aventure est extrêmement positif.

1. Je suis un héros.

2. Je ne passe plus pour un fainéant (jusqu'à la prochaine interro de caractères).

3. Je suis tombé amoureux de mes compatriotes Shanghaiens alors qu'on étaient tous persuadés que ces 2 jours devaient mener à une tuerie dans les règles.

4. J'ai admiré des paysages magnifiques, ai fait plein de photos, ai coché la case "Huangshan" dans ma liste de trucs à faire en Chine

5. J'ai eu un aperçu de ce que pouvait être le tourisme de masse dans ce pays.

... liste à compléter.